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Karl Briullov. Before 1842Portrait of Countess Yulia Samoilova Retiring from a Ball with her Adopted Daughter Amazilia Paccini.
249х176 cm, oil on canvas, Russian State Museum


Yulia Pavlovna Samoilova

Origines et premier mariage

Yulia Pavlovna Samoilova (1803 - 14 mars 1875, Paris)- comtesse, fille du Général Pahlen et de Maria Skavronskaia. Elle est célèbre pour ses relations avec le peintre Karl Brullov.

Samoilova était une des femmes les plus riches de l’Empire Russe et appartenait aux familles les plus célèbres d’Europe : Fon der Pahlen, Skavronskii, Potemkin-Engelgart, Litta, Viskonti. La mère de Yulia était la belle-fille d’un homme d’état: Gulio (Yulii Pompeevitch) Litta. Litta a partagé son immense capital et ses collection de tableaux entre Yulia et 2 enfants illégitimes. Samoilova portait le surnom de « dernière des Skavronskii » puisqu’elle a hérité de tout l’argent de son grand-père.




Maria Skavronskaia, mère de Samoilova, possédait une grande somme d’argent et appartenait à la famille de Skavronskie (famille de Catherine I, femme de Pierre I) et était la dernière représentante de nom Skavronskii. Après son mariage et la naissance de sa fille, elle a laissé son enfant de cinq ans et est partie à Paris pour apprendre la musique et le chant. Elle a divorcé avec Pahlen et s’est mariée avec le général Ojarovskii. Quand Yulia eut 25 ans, elle s’est marié avec Nikolai Alexandrovitch Samoilov qui était l'aile-aide-de-camp de l'empereur. A cause de la passion du comte (les jeux et les dépenses importantes d’argent) le mariage n’a pas duré longtemps. En 1827 ils ont divorcé en accord commun et Samoilov a rendu la dote. Yulia est revenue chez son père Pahlen et a gardé des relations amicales avec son premier mari.



La vie indépendante et ses relations avec Brullov

La comtesse s’est installée dans son domaine de Grafskaia Slavianka à coté de Saint-Pétersbourg, dans une maison magnifique, construite selon le projet du célèbre peintre-architecte Alexandre Pavlovitch Brullov. Plus tard, il a construit un palais pour elle sur l’île de Elagine. La comtesse se comportait très indépendamment. Dans sa maison elle réunissait un cercle de personnages instruits, ce que ne plaisait pas beaucoup à Nicolas I . La comtesse a déménagé d’abord à Petersbourg et ensuite en Italie où elle était en amitié avec Rossini et Donizetti et offrait sa protection aux peintres et musiciens. Elle participait beaucoup à la vie culturelle du pays. On pense que c’est elle qui a payé l’échec de l’opéra de Bellini « «Norma » et le succès d’opéra de Paccini « Korsar ».



Avec le frère d’architecte, Karl, elle s’est rencontrée à Rome, dans le célèbre salon de Zinaida Volkonskaia. Le début de leurs relations date de 1827. En été ils voyageaient ensemble en Italie et se promenaient dans le ruines de Pompéi. C’est à ce moment-là que Karl a eu l’idée de son célèbre tableau « «Dernière jour de Pompéi ». A la fin de l’année 1835 par recommandation de Nicolas I Karl Brullov rentre en Russie et obtient le post du professeur d’académie des Beaux Arts à Saint-Pétersbourg et commence d’enseigner. En 1839 Karl s’est marié. Son mariage n’a duré que 2 mois…

En 1839 la comtesse retourne de nouveau à Petersbourg et offre sa protection à Karl Brullov, puisque la société n’était pas contente de son divorce. Le peintre passe beaucoup de temps sur la villa de Samoilova à Lombardie. La comtesse possédait aussi le Château de Groussay (France), un palazzio à Milan et un palais sur le lac Como. Il y a beaucoup de lettres qui restent de nos jours et qui témoignent des relations de ces personnes.

La comtesse avait 2 filles adoptives – la cadette Amazilia (née en 1828) et l’aînée Govaninna Paccini, enfants de chanteur-compositeur de Milan Govanni Paccini. Il a écrit l’opéra « Dernière jour de Pompéi », dont Brullov était très impressionné. On pense que la comtesse était une des amantes du compositeur , ainsi que Pauline Borgese, la sœur de Napoléon. La date à laquelle Samoilova a adopté Amazilia n’est pas définie mais, d’après le tableau « L ‘amazone », dessiné en 1832, la fille avait 4 ans. Les documents témoignent que le compositeur, en effet, n’avait qu’une fille. Il existe une autre version: le vrai nom de deuxième fille de Govannina serait Carmine Bertolotti et elle serait une fille illégitime de Clémentine Perry, la sœur de deuxième mari de Samoilova.



Dernière vie

En 1845 elle prend la décision de se séparer de Brullov. En 1846 elle se marie avec le ténor Perry, perd la citoyenneté de l’Empire Russe , vend le domaine de Grafskaya Slavianka et vend le reste du patrimoine. Deuxième mari, le chanteur d’opéra Perry, qui était de beauté exceptionnelle, meurt un an après le mariage à cause de la tuberculose.

« Un an après de la mort de Perry, le premier mari de Yulia Pavlovna meurt aussi. Elle porta le deuil longtemps pour les deux maris. Les témoins qui l’ont vue en cette période de sa vie, disaient que le deuil de veuve lui allait très bien et qu’elle l’utilisait avec l’originalité. Sur la longue queue de sa robe de veuve Samoilova mettait les enfants et les promenait sur les parquets de ses palais. »

V. Pikul « L’éloignant de bal »

Troisième mari, le diplomate Comte de Morné (le mariage a été célébré en 1863), quitta sa femme assez âgée un an après le mariage, expliquant le divorce par l’incompatibilité des caractères. A la fin de sa vie Samoilova a perdu presque tout son capital. Le filles adoptives faisaient des procès à la comtesse. Elle est morte à Paris et est enterrée au Père-Lachaise avec son deuxième mari.

Traces en culture

Dans le tableau de Brullov « Dernier jour de Pompéi » elle est présente 3 fois : tenant une carafe à coté du peintre ; deuxième fois tombée par terre et troisième fois en mère, serrante des filles. Il reste encore 2 portraits de la comtesse, dessinés par Brullov. Il y en avait plus, mais ils sont perdus.

L’autre portrait d’elle a été laissé par Petre Basin, musée russe, Pouchkine lui a consacré un poème.